Dans une circulaire publiée mercredi, la FIFA a annoncé une mesure exceptionnelle pour la CAN 2025 : la période de mise à disposition obligatoire des joueurs est réduite.
Les clubs devront désormais libérer leurs internationaux à partir du 15 décembre, soit sept jours plus tard que ce que prévoit habituellement le règlement. Une décision présentée par l’instance comme un compromis afin de limiter l’impact sur les compétitions de clubs, particulièrement en Europe, où la CAN tombe en pleine saison.
La FIFA invite d’ailleurs clubs et fédérations à négocier au cas par cas, notamment pour les joueurs engagés simultanément dans des compétitions continentales comme la Ligue des champions ou la Coupe de la Confédération CAF.
Une fois encore, la tenue de la CAN en hiver réactive les tensions entre clubs européens et sélections africaines.
Chaque édition apporte son lot de débats, de frictions et de revendications.
L’ancien international ivoirien Kader Keita, interrogé par 225foot sur la question, ne mâche pas ses mots.
On a l’impression que dès que ça concerne l’Afrique, on doit toujours s’adapter aux autres. La CAN mérite le même respect que l’Euro ou la Copa América. Les joueurs africains sont importants dans les clubs européens, mais ils restent d’abord des fils de leur continent.
Pour l’ex-ailier des Éléphants, réduire la période de mise à disposition crée plus de problèmes qu’elle n’en résout :
Vous raccourcissez le temps de préparation, vous fatiguez les joueurs, vous affaiblissez les sélections. Ça touche directement la qualité du tournoi. Une grande compétition, ça se prépare. On ne peut pas demander aux joueurs d’arriver trois jours avant et de faire des miracles.
Kader Keita insiste sur le besoin pour les autorités africaines de défendre davantage la compétition :
La CAN doit être traitée comme une grande compétition mondiale. Ce n’est pas juste un tournoi de passage. Les dirigeants africains doivent se battre pour qu’on respecte nos dates, nos joueurs, notre football.
La décision de la FIFA s’inscrit dans une logique de compromis avec les clubs, mais elle relance un vieux dossier : la place de la CAN dans le calendrier international.
Pour Kader Keita, le message doit être clair :
Tant que l’Afrique ne revendique pas fermement son espace, ces décisions vont se répéter. La CAN est une institution. Elle doit être respectée.








