Révélé par la prestigieuse Right to Dream Academy, passé par le FC Nordsjælland, puis par des prêts exigeants au Danemark, Yannick Agnero a trouvé une vraie stabilité en Allsvenskan, le championnat suédois, où il brille sous les couleurs de Halmstads BK (4 buts, 1 passe décisive en 10 matchs cette saison). À 22 ans, l’attaquant ivoirien retrace pour 225foot son parcours, ses ambitions, et son lien avec la sélection nationale.
Entretien exclusif.
Tu es originaire de Côte d’Ivoire, mais tu as très tôt rejoint la Right to Dream Academy au Ghana. Peux-tu nous raconter comment tu as commencé le football et comment s’est fait ton départ vers cette académie réputée ?
J’ai commencé le foot comme beaucoup, au quartier, dans les rues avec des amis. Je vivais à Abobo PK18, et c’est là que tout a vraiment commencé. J’étais inscrit dans mon club formateur, le ROFA (Royal Olympique Foot d’Abobo), quand une détection a été organisée. Il y avait pas mal de jeunes talents ce jour-là, mais j’ai eu la chance d’être sélectionné. Ensuite, j’ai été invité à deux semaines d’essai à la Right to Dream Academy au Ghana. Là-bas, on m’a offert un cadre structuré pour progresser, pas seulement comme footballeur, mais aussi comme personne.
Que retiens-tu de ton passage au Ghana, sur le plan humain et sportif ?
Humainement, ça m’a fait grandir très vite. Être loin de ma famille, dans un environnement multiculturel, m’a appris l’autonomie, la discipline, le respect. Sportivement, on avait des coachs très compétents qui nous ont formés mentalement et tactiquement. Ça a vraiment posé les bases de ma carrière.
Ton arrivée au FC Nordsjælland en 2021 a marqué ton entrée dans le football professionnel. Comment as-tu vécu cette transition entre l’académie et l’exigence du haut niveau européen ?
Franchement, la transition a été plutôt facile. On avait l’habitude de voyager, et on participait déjà à des tournois avec l’équipe danoise. J’ai commencé avec les U19, et après une bonne saison, j’ai rejoint l’équipe première. Malheureusement, une blessure m’a éloigné des terrains pendant presque un an et demi. Mais comme j’étais déjà entouré de jeunes que je connaissais, l’adaptation s’est faite naturellement malgré l’intensité du haut niveau.
Tu es passé par plusieurs prêts au Danemark avant de t’installer en Suède. Comment ces expériences ont-elles façonné le joueur que tu es aujourd’hui ?
Ces prêts m’ont forgé. Ce n’était pas facile : des clubs en difficulté, financièrement ou sportivement. Mais c’est dans ces contextes-là que tu apprends le plus. Mentalement, ça m’a endurci. Tu dois être résilient, saisir chaque opportunité. Ça m’a permis de comprendre que rien n’est acquis.
Tu as rapidement trouvé le chemin des filets avec Halmstads. Qu’est-ce qui explique, selon toi, cette bonne adaptation à l’Allsvenskan ?
Je dirais un mélange de préparation et de confiance. Le club m’a très bien accueilli, j’ai tout de suite senti qu’on croyait en moi. Quand tu sens que tu es à ta place, et que le coach te fait confiance, tout va plus vite.
Quelles sont les grandes différences entre le championnat suédois et le championnat danois, tant sur le plan du jeu que du cadre de vie ?
Sur le terrain, je trouve que le championnat suédois est plus ouvert, il y a plus d’espaces. Le Danemark, c’est plus rapide et compact. En dehors, les deux pays se ressemblent beaucoup : calmes, organisés, bonne qualité de vie. Mais en Suède, je me sens un peu plus libre, plus à l’aise. Peut-être que c’est juste le bon moment pour moi ici.
Comment décrirais-tu ton rôle au sein de l’équipe actuelle ? As-tu un statut de titulaire affirmé ?
Titulaire ? Je dirais que oui, vu mes dernières titularisations. Depuis mon arrivée à Halmstads BK en août 2024, j’ai pu m’intégrer rapidement. J’ai joué plusieurs matchs d’entrée, ce qui m’a aidé à gagner en confiance. Maintenant, l’objectif est de maintenir cette place et de contribuer un maximum.
Ton nom revient souvent dans les rubriques mercato. As-tu eu des propositions ?
Oui, j’ai entendu parler d’intérêts, notamment en provenance d’Angleterre et de Belgique. Mais je reste concentré sur ce que je fais ici. Je suis reconnaissant envers Halmstads BK, et je veux continuer à progresser.
Quels aspects de ton jeu travailles-tu le plus en ce moment pour franchir un palier ?
Je me concentre sur la finition devant le but, mais aussi sur ma capacité à créer des occasions pour les autres. Je bosse aussi mon jeu sans ballon, pour être plus intelligent dans mes déplacements. L’idée, c’est de devenir un attaquant complet, capable de s’adapter à plusieurs styles.
Te fixes-tu un nombre de buts ou un objectif précis cette saison avec Halmstads ?
Oui, je me suis fixé un objectif personnel de 10 buts à mi-saison. C’est atteignable si je reste concentré et constant.
As-tu eu des contacts avec la sélection ivoirienne, que ce soit chez les jeunes ou les A ?
Pas encore de contact officiel. Mais représenter mon pays, ce serait un immense honneur. Je garde ça en tête, et je sais que ça passe par mes performances en club.
12. Y a-t-il un joueur ivoirien, passé ou présent, qui t’inspire particulièrement dans ton style ou ton parcours ?
Didier Drogba, forcément. Son parcours, son mental, son impact sur et en dehors du terrain… c’est un exemple. Niveau style de jeu, je pense être un peu différent, mais c’est une vraie source d’inspiration.
13. Un dernier message à faire passer ?
Je veux remercier tous ceux qui m’ont soutenu depuis le début : ma famille, mes coaches, mes clubs. Merci à tous ceux qui continuent à croire en moi. Je prends chaque étape avec humilité, et j’espère pouvoir représenter fièrement mon club et un jour mon pays.
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